Vous avez tendance à toujours faire passer les autres avant vous ? Vous êtes toujours à la recherche de la perfection ? Vous avez du mal à demander de l’aide à vos collègues ? Vous êtes peut-être sous l’influence d’un de vos drivers…

Qu’est-ce qu’un driver ?

Le concept de driver est issu des recherches menées parle psychologue américain Taibi Kahler. Il s’inscrit dans le modèle qu’il a créé : la PCM ou Process Communication Model.

Hérités de notre éducation, les drivers sont des injonctions que nous avons entendues fréquemment durant notre enfance.

Au fil du temps, nous les avons intégrés comme la condition pour obtenir l’affection et/ou la reconnaissance de nos parents, de nos professeurs, des autres.

Un driver, c’est donc un message contraignant qui se manifeste généralement lorsque nous sommes sous-stress et qui nous amène à adopter, de façon inconsciente, des comportements inadéquats.

Dans la Process Communication Model (PCM), il existe 5 drivers et nous sommes tous sous l’influence d’un ou deux d’entre eux de façon prédominante :

  • SOIS FORT ! Ne montre pas tes sentiments, tes émotions. Supporte tout sans broncher.
  • FAIS PLAISIR ! Ne dis pas non, pense d’abord aux autres.
  • SOIS PARFAIT ! Sois toujours au top, sinon tu n’as pas le droit d’être satisfait.
  • FAIS PLUS D’EFFORTS ! Ce n’est pas encore assez bien, tu peux mieux faire.
  • DÉPÊCHE-TOI ! Fais vite, mets-toi de la pression, tu n’as pas le temps de souffler.

Comment nos comportements sont influencés par nos drivers

Les drivers sont des messages contraignants mais ils ont toujours un côté positif et un côté négatif. Ils sont donc à la fois un poison et un encouragement : ils stimulent et limitent. Formulé de manière affirmative, le côté positif nous permet de développer les qualités et est source de motivation.

Mais les drivers peuvent aussi nous conduire à une communication inadaptée et des comportements inadéquats. Les drivers sont en fait la porte d’entrée des comportements sous-stress : ils nous conduisent à des agissements inappropriés, parfois nocifs pour nous-mêmes et pour les autres.

Influencés par nos drivers, nous pouvons perdre notre capacité à agir librement : nous reproduisons mécaniquement des schémas comportementaux dirigés par ces constructions mentales.

Mieux manager son équipe grâce aux drivers

Lorsque l’on a un poste de manager ou de dirigeant ou que l’on travaille en équipe, les comportements générés par nos drivers peuvent se révéler contre-productifs voire toxiques pour l’équipe.

Connaître ses propres drivers grâce à son inventaire de personnalité PCM s’avère fort utile pour comprendre (et désamorcer) ces comportements inadéquats.

Car, si nous sommes tous emprunts de ces cinq injonctions, certains drivers prédominent selon notre structure de personnalité et peuvent même entrer en conflit / en opposition.

Si j’en parle, c’est que j’ai vécu cette expérience…

Lors de ma carrière professionnelle, j’étais sous l’influence du driver « sois parfait » du type persévérant, et j’ai parfois eu des comportements sous-stress inadaptés. Cela se traduisait par une non-écoute de mes collaborateurs, le fait de pointer ce qui n’allait pas plutôt que de voir ce qui était bien fait, de « partir en croisade » pour mes idées, mes opinions jusqu’à convaincre que j’avais raison.

Mais j’étais aussi sous l’influence du driver « fais plaisir » et ces deux drivers induisaient parfois de comportements opposés et complexes à comprendre.

Et pourtant comme la plupart des managers, je ne voulais que la réussite de mon équipe et le bien-être et l’épanouissement de mes collaborateurs. Car, dans mon inventaire de personnalité PCM, avec une base de type « empathique », je suis tournée vers la relation et attentive aux autres : j’ai le besoin existentiel de les aider à s’épanouir.

Mon inventaire de personnalité m’a aussi révélé que mes comportements étaient dus à la non-satisfaction de mes besoins psychologiques. Dans mon cas : la reconnaissance de ma contribution au travail, le respect de mes opinions et de ma personne.

Cette prise de conscience m’a permis de nourrir ces besoins et de retrouver une attitude positive (position de vie +/+  telle que l’a définie le psychologue américain Éric Berne).

Tous les managers veulent bien faire, atteindre les objectifs fixés par leur hiérarchie et développer leurs collaborateurs. Et pourtant, combien de managers, de dirigeants, n’y parviennent pas et ne s’épanouissent pas dans leur rôle !

Se connaître et connaître ses collaborateurs, identifier leurs sources de motivation, être dans la bienveillance et connaître les besoins psychologiques de chaque membre de l’équipe, voilà comment on crée la cohésion. On instaure ainsi un environnement bienveillant qui permettra à chacun de libérer son plein potentiel, de s’épanouir et in fine d’augmenter la performance collective !

Nous avons tous le pouvoir de changer nos comportements inadéquats déclenchés par le stress et la non satisfaction de nos besoins psychologiques. Mais la première étape est d’en avoir conscience.

Vous souhaitez améliorer vos capacités managériales ? Connaître vos drivers, vos besoins psychologiques ? Ceux de votre équipe ? Prenons rendez-vous.

Paola Gardellin